Piéger la faune du sol : Différence entre versions

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D’autres animaux en aérant le sol, permettent à l’eau de s’infiltrer dedans, comme les fourmis qui y creusent leur fourmilière ou les vers de terre avec leurs galeries.   
 
D’autres animaux en aérant le sol, permettent à l’eau de s’infiltrer dedans, comme les fourmis qui y creusent leur fourmilière ou les vers de terre avec leurs galeries.   
 
   
 
   
Ces petites bêtes, comme on les nomment familièrement, sont aussi la base alimentaire de nombreux autres animaux, comme les mammifères ou les oiseaux (les insectes sont très importants pour la bonne croissance de beaucoup d'oisillons !).  
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Les petites bêtes, comme on les nomment familièrement, sont aussi la base alimentaire de nombreux autres animaux, comme certains mammifères ou les oiseaux (les insectes sont très importants pour la bonne croissance de beaucoup d'oisillons !).  
  
 
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Version du 2 juin 2020 à 11:11

Auteur avatarMylène | Dernière modification 7/09/2020 par Manue APD

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Qui sont les petits animaux du sol ? Le piège Barber “éthique” permet d’observer les petits animaux qui vivent sur ou dans le sol et que l’on ne voit pas toujours ! C’est un des protocoles scientifiques utilisés par le programme de sciences participatives JardiBiodiv. Créé en 2017, JardiBiodiv est un observatoire participatif de la biodiversité du sol, dont l’objectif est de faire avancer la science tout en sensibilisant les participant.e.s sur la petite faune du sol, largement méconnue. La participation active des citoyens et citoyennes de tout âge permet de récolter des données qui sont récupérées et traitées par des chercheurs. Ils peuvent ainsi évaluer les pressions sur la biodiversité de nos sols et mieux comprendre l’état de cette biodiversité des sols qui joue un rôle fondamental pour le fonctionnement et la vie des sols et des jardins.
Licence : Attribution (CC-BY)

Introduction

ATTENTION : l'activité se déroule en deux étapes :

  • la construction et l'installation du piège dans un premier temps (10 min),
  • puis après quelques heures d'attente, la récolte des organismes, leur identification, et la remontée des données sur le site de Jardibiodiv (45 min - 1h)
  • Expériences pré-requises
  • Fichiers

Étape 1 - Réunir le matériel

Pour commencer, rassemble le matériel nécessaire à l'expérience :

Dans un premier temps :

  • un gobelet plastique avec des parois lisses
  • du coton humidifié avec de l’eau (il doit juste être humide pour que les animaux ne se déshydratent pas)
  • une petite pelle (ou tout autre outil pour faire un trou dans la terre)

Dans un second temps :


Si tu as, tu peux utiliser aussi :

  • un emballage carton imperméable (type brique de lait)
  • 4 pics à brochettes ou 4 cures dents ou 4 stylos (pour faire un toit que tu peux piquer à l’intérieur du carton)
  • une paire de ciseaux
  • une loupe binoculaire ou un microscope USB



Étape 2 - Mettre en place l'expérience

Pour la mise en place du piège :

  • Place le coton humide au fond du gobelet.
  • Choisis un lieu où placer le piège. Il doit être représentatif du milieu : évite de le placer en bordure d’une haie, d’une forêt, contre un mur… Les animaux de ces milieux peuvent être très différents de ceux de ton jardin.
  • Prends une photo du lieu choisi, cette étape est importante si tu souhaites participer au programme de sciences participatives JardiBiodiv (cf. étape 4).


Pour la fabrication du toit (optionnel, pour protéger le piège en cas de pluie ou de fort soleil) :

  • Découpe ton emballage imperméable de façon à ce qu’il soit plus grand que ton gobelet.
  • Fais 4 trous aux extrémités pour y passer les pics à brochettes (ils ne doivent pas glisser)



Étape 3 - Réaliser la manipulation

  • Creuse un trou pour y déposer le gobelet lisse contenant le coton humide. Le gobelet doit être “collé” à la paroi du sol et placé légèrement en dessous de la ligne du sol. (cf photo ci-contre).
  • Installe le toit en plantant les pics au-dessus du gobelet (optionnel)
  • Prends en photo ton installation.
  • Attends 2h ou 3h avant d’observer qui est tombé dans le piège. Attention, ne laisse pas les animaux dans le piège trop longtemps, sinon certains animaux prédateurs auront eu le temps de manger leurs proies ! Tu peux aussi poser le piège en soirée et revenir le lendemain matin pas trop tard : la nuit les animaux nocturnes circulent aussi !

Remarque : il est possible de poser plusieurs pièges Barber éthiques : pour cela réalise à nouveau toutes les étapes de mise en place de l’expérience, en utilisant des gobelets identiques.


Étape 4 - Identifier les organismes et participer à JardiBiodiv

  • Après quelques heures, récupère les petits animaux tombés dans ton piège et dépose-les dans différents récipients transparents.
    Que remarques-tu ? Combien de petits animaux du sol différents peux-tu observer dans ton piège ? Si tu as posé des pièges Barber à différents endroits, tu pourras comparer les animaux récoltés : sont-ils les mêmes dans chaque piège ? En même quantité ?
  • Observe chaque organisme avec une loupe (ou une loupe binoculaire, un microscope USB...) et prends-les en photo. Attention, certains animaux comme les collemboles et les acariens ne mesurent que 1 ou 2 mm, mais on peut les voir sur le coton humide ou au fond du gobelet si on est attentif ! Ils peuvent être nombreux, et à l’aide d’une loupe ou d’une loupe binoculaire, les reconnaître est vraiment intéressant !
  • Essaie d’identifier chaque organisme en te posant les questions suivantes :

- A-t-il un corps principalement « mou » ou « solide » avec exosquelette (coquille, carapace) ?

- A-t-il une taille supérieure ou inférieure à 2 mm ?

- A-t-il des antennes ?

- Combien a-t-il de pattes ?

- A-t-il des ailes (ou des élytres = ailes durcies) ?

- A-t-il un corps en une, deux parties ou 3 parties ?

- S'il a de nombreuses pattes : a-t-il un corps ovale étalé ou allongé ?

- A-t-il une ou deux paires de pattes par segment ? …


  • Aide-toi de l’annexe “Clés de détermination de la faune du sol” et des réponses à ces questions pour retrouver le nom de tes organismes. Tu peux aussi t’aider de l’identification par l’image sur le site de Jardibiodiv (http://ephytia.inra.fr/fr/D/9851). ATTENTION : les mouches, les moustiques et les papillons adultes ne font pas partie de la faune du sol, ils ne sont donc pas considérés dans le programme Jardibiodiv
  • Une fois observés et identifiés, relâche les petits animaux dans un lieu proche de celui où tu les as récoltés. ATTENTION : ne les relâche pas juste à coté du piège pour pas qu'ils retombent directement dans le piège et que les mêmes individus soient comptés plusieurs fois !
  • Merci pour ta participation et ton aide aux chercheurs !

Comment ça marche ?

Observations : que voit-on ?

Grâce aux pièges Barber, on peut observer :

  • qu’il existe une grande diversité de petits animaux du sol, dont on ne soupçonnait pas l’existence pour certains ! Pourtant, chacun joue un rôle très important dans le fonctionnement de nos sols !        
  • que la quantité et la diversité des petits animaux du sol que l’on récolte dans ces pièges barber peuvent fortement varier d’un piège à l’autre, même dans un même jardin, selon l’heure, le lieu (près d’un potager, d’une haie, au milieu de l’herbe...)    

Mise en garde : qu'est-ce qui pourrait faire rater l'expérience ?

Attention à la météo lorsque tu feras cette expérience. S’il pleut beaucoup, ou si au contraire la terre est trop sèche, tu risques de ne pas attraper beaucoup d’animaux.


Cette expérience est basée sur l’observation d’animaux vivants, il se peut donc qu’il n’y ait peu ou pas d’animaux du sol capturés pendant la période de test. Dans ce cas, tu ne pourras pas les observer mais ne pas avoir capturé d’organismes est un résultat intéressant que tu pourras quand même transmettre aux chercheurs ! En effet, n’avoir aucun animal capturé peut donner un indice sur la qualité du sol et du milieu où tu as posé ton piège.


N’hésite pas à varier les lieux où poser votre piège ou à recommencer l’expérience pendant plusieurs jours.


Il est important de surveiller et de vider régulièrement le piège pour éviter que les animaux qui tombent dans le piège ne se sauvent ou ne se mangent entre eux !

Explications

Le piège fabriqué s’appelle un « piège Barber éthique ». Il permet d’observer facilement la petite faune du sol, c’est-à-dire les animaux qui vivent dans et sur le sol. Ces animaux se déplacent silencieusement, de nuit comme de jour et peuvent ainsi passer inaperçus à nos yeux. Ce piège nous donne une occasion de les découvrir.


Une fois les petits animaux du sol récupérés et les différents groupes d’organismes vivant sur le sol identifiés, tu peux t'intéresser à leur abondance (= nombre d’individus d’une même espèce trouvés). Plus il y a d’individus différents, plus ton sol peut être considéré comme équilibré, en bonne santé. Les collemboles, par exemple, servent de bio-indicateurs de la qualité des sols (pollution, disponibilité en eau et en matière organique). S’ils sont présents en grande quantité, c’est un bon signe pour la  santé du sol étudié !


Si tu n’as pas récolté des individus de tous les groupes présents sur la clé de détermination, c’est normal. Tous ne vivent peut-être pas dans ton jardin, ne circulent pas durant les mêmes heures, ou ne s’attrapent pas de la même façon ! Cette expérience permet simplement d’identifier la présence et l’absence d’une petite partie des organismes qui vivent sur ton sol. Plus tu poseras de pièges, plus ta réponse sera complète ! Tu peux aussi diversifier les types de pièges utilisés (aspirateurs à insectes, piège à moutarde pour les vers de terre, bloc de terre, berlese…)

Plus d'explications

Chaque espèce est importante car chacune joue un rôle dans le fonctionnement du sol. Certaines espèces décomposent la matière organique (=les végétaux et les animaux morts), d’autres servent à aérer le sol en y creusant des galeries par exemple, d’autres encore peuvent aider à la dissémination des graines... Chaque animal a un rôle très important, même les araignées et les limaces !

Pour reprendre l’exemple des collemboles, ils ne servent pas que d’indicateurs pour la santé du sol, ils servent aussi à la décomposition des végétaux. Les cloportes, tout comme les bactéries, les champignons, les vers de terre et bien d’autres décomposent également les végétaux en mangeant leurs débris. C’est ce qui permet la fabrication de l’humus, la couche supérieure du sol.


D’autres animaux en aérant le sol, permettent à l’eau de s’infiltrer dedans, comme les fourmis qui y creusent leur fourmilière ou les vers de terre avec leurs galeries.

Les petites bêtes, comme on les nomment familièrement, sont aussi la base alimentaire de nombreux autres animaux, comme certains mammifères ou les oiseaux (les insectes sont très importants pour la bonne croissance de beaucoup d'oisillons !).


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Éléments pédagogiques

Objectifs pédagogiques

Faire découvrir la biodiversité du sol

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Sources et ressources

Classeur pédagogique “Jardibiodiv - la biodiversité du sol”, Les Petits Débrouillards et Apolline Auclerc.

Apolline Auclerc, Laboratoire Sols et Environnement INRA/Université de Lorraine

Jardibiodiv, observatoire participatif de la biodiversité des sols : http://ephytia.inra.fr/fr/P/165/jardibiodiv

Présentation du programme jardiBiodiv : https://www.youtube.com/watch?v=CBwhVJJAyEI  

Observatoire participatif des vers de terre (OPVT) : https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/OPVT_accueil.php

Dernière modification 7/09/2020 par user:Manue APD.

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