Les Taxinomes sont un inventaire participatif de la biodiversité. Chacun et chacune peut y déposer des photos d'espèces après les avoir identifiées. Contribuer aux Taxinomes est facile et rapide, un premier pas en direction de protocoles de sciences participatives portés par des organismes de recherche.
Auteur
PaulineB | Dernière modification 16/10/2025 par Geneviève
Durée
20 minute(s) minute(s)
Disciplines scientifiques
Science de la vie
Les Taxinomes sont un inventaire participatif de la biodiversité. Chacun et chacune peut y déposer des photos d'espèces après les avoir identifiées. Contribuer aux Taxinomes est facile et rapide, un premier pas en direction de protocoles de sciences participatives portés par des organismes de recherche.
Durée
20 minute(s) minute(s)
Disciplines scientifiques
Science de la vie
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Licence : Attribution (CC-BY)
Biodiversité, inventaire, Taxinome, Sciences participatives
Introduction
Peut-on contribuer à l’étude de la biodiversité sans être spécialiste ? Bien sûr ! C’est tout l’intérêt des sciences participatives.
Les sciences participatives, parfois appelées sciences citoyennes ou sciences collaboratives, sont « des formes de production de connaissances scientifiques auxquelles des acteurs non-scientifiques-professionnels — qu'il s'agisse d'individus ou de groupes — participent de façon active et délibérée ». (Définition reprise de Wikipédia).
Il existe de très nombreux protocoles de sciences participatives dans lesquels le grand public peut aider la recherche scientifique en fournissant des données de terrain.
Avant de se lancer, il est très interessant de mettre en place une première démarche afin d'acquérir les premiers gestes pour suivre un protocole. C'est faisable en contribuant aux Taxinomes.
Pour cela, vous pouvez soit simplement prendre des photos, identifier les espèces et recueillir des renseignements. Afin d'avoir de bonnes photos très précises (par exemple piur les insectes), il est possible de les capturer avec de petits dispositifs simples.
Une fois vos observations réalisées, vous les enregistrez sur le site Taxinome, et ainsi vous les mettez à disposition des autres curieux et curieuses de nature.
Étape 1 - Avant de commencer
Consultez le livret de préparation (dans la partie "fichiers" de la rubrique "outils et matériels"
Munissez vous de votre matériel en fonction des choix que vous aurez faits
Si vous décidez de capturer un être vivant, attention. Il est interdit de capturer des espèces protégées. Il y a également des restrictions dans les zones protégées (comme les zones Natura 2000) ou en fonction des périodes de l'année.
Étape 2 - Trouver (et si besoin capturer)
- Choisir la cible : définir le ou les groupes à observer (pollinisateurs, coléoptères du sol, araignées, etc.).
- Où chercher : lisières, fleurs, haies, herbes hautes, sous pierres/bois mort, troncs, feuilles.
- Aspirateur à insectes pour petites bêtes du sol et de la végétation basse.
- Filet à papillons pour butineurs (balayage doux des fleurs).
- Utiliser boîtes-loupes pour observer rapidement sans blesser.
- Sécurité/éthique : éviter de manipuler les espèces qui piquent/mordent ; limiter le nombre d’individus ; garder l’habitat en l’état.
Étape 3 - Renseigner la fiche d'observation (au fil de l'activité)
Pour chaque photo, rassembler les informations qui serviront à la mise en ligne :
- Date & heure, lieu (adresse/coordonnées), habitat (fleurs, haie, prairie, sol nu…).
- Méthode (filet, aspirateur, observation photo sans capture).
- Taxon (groupe, genre ou espèce) + auteur de l’identification.
- Nombre d’individus (approx.), photos (noms de fichiers), remarques (comportement, météo).
Vous trouverez plus d'informations dans la rubrique Aide des Taxinomes (ici)
Étape 4 - Photographier
Objectif : obtenir des photos nettes et informatives pour l’identification.
- Net et stable (soutenir les coudes, plusieurs essais).
- Plusieurs vues : dessus, profil, détail (ailes, antennes, motifs, pattes).
- Échelle : placer une règle ou une pièce à côté (sans toucher l’animal).
- Lumière : éviter l’ombre portée sur l’individu et les reflets (lumière naturelle).
Étape 5 - Identifier
Pour identifier une espèce (ou un groupe, il n'est pas nécessaire d'aller jusqu'à l'espèce !) il faut utiliser une clé de détermination. Une clé de détermination est un document sur lequel à chaque étape vous devez observer un critère et répondre à une question. Cela permet de choisir une branche dans la clé et d'accéder à la question suivante.
Dans ce cas, il est utile de noter quelques critères de façon à justifier l'identification (exemple : deux bandes sur l'abdomen) et de comparer avec les déductions d'une autre personne.
Il est également possible d'utiliser une appli. Par exemple pour identifier les plantes, vous pouvez utiliser Plantnet. Dans ce cas il est important de faire attention à l'indicateur fourni avec l'identification. Parfois le résultat n'est pas certain et dans ce cas, mieux vaut prendre une autre photographie, sous un autre angle jusqu'à obtenir une bonne certitude.
Étape 6 - Mettre en ligne les résultats
- Se connecter sur Taxinome (lestaxinomes.org).
- Créer un compte (cela nécessite un pseudo et une adresse email) ou utiliser le compte déjà existant d'une autre personne)
- Téléverser les photos et renseigner les champs : localisation, date/heure, habitat, méthode, niveau d’identification, commentaires
Étape 7 - Relacher ! (si besoin...)
- Relâcher chaque individu exactement où il a été capturé.
- Faire un petit debrief : ce qu’on a observé, difficultés d’identification, comment ces données aident la recherche.
Observations : que voit-on ?
Quelques pistes de discussion :
- Richesse spécifique : combien d’espèces ou de groupes différents ont été observés ?
- Abondance : combien d’individus au total sont venus dans chaque zone d’observation (sur une même durée) ?
- Comparaison entre zones :
- Les mêmes espèces ont-elles été vues partout ?
- Certaines zones attirent-elles plus de pollinisateurs que d’autres ?
- Les plantes présentes semblent-elles influencer la fréquentation (fleurs riches en nectar, couleurs, diversité florale…) ?
- Observations originales : y a-t-il eu des comportements particuliers, des espèces rares ou inattendues, des différences de taille/couleur dans un même groupe ?
Ce que cela montre d’un point de vue scientifique :
- Les données brutes (observations de chaque groupe) prennent du sens lorsqu’elles sont comparées et mises en commun.
- La biodiversité peut varier fortement selon l’habitat, les ressources disponibles, l’heure, la météo.
- Observer et noter de façon rigoureuse permet de poser des hypothèses (ex. “les zones avec plus de fleurs colorées attirent davantage de pollinisateurs”).
Mise en garde : qu'est-ce qui pourrait faire rater l'expérience ?
Certaines espèces peuvent être difficile à observer selon les périodes de l'année (par exemple les pollinisateur en hiver)
Privilégier une météo clémente pour ce type d'activité.
Prévoir une connexion réseau pour se connecter aux Taxinomes.
Explications
Même avec de petites observations, on peut dégager des tendances et contribuer à la recherche scientifique. Ce type de données, collectées par beaucoup de personnes à différents moments et endroits, permet de suivre l’évolution de la biodiversité dans le temps.
Les observations recueillies permettent de mettre en évidence :
- La diversité
- Plus on observe d’espèces différentes, plus la biodiversité locale est riche.
- Si plusieurs groupes trouvent les mêmes espèces, cela signifie qu’elles sont fréquentes dans le lieu.
- L’abondance
- Le nombre total d’individus vus (ou capturés) donne une idée de l’activité des pollinisateurs/insectes au moment et à l’endroit de l’observation.
- On peut comparer les zones : certaines en attirent plus que d’autres.
- Les différences entre habitats
- Des zones fleuries ou variées accueillent souvent plus d’insectes que des zones minérales ou monotones.
- Comparer les résultats permet de relier la présence d’insectes à l’environnement (plantes disponibles, ensoleillement, abri, humidité…).
- Les limites de l’expérience
- Les données reflètent un instant T, pas toute l’année.
- La météo, l’heure ou la saison influencent les résultats.
- Il s’agit d’échantillons : chaque groupe voit une petite partie du vivant, mais en les additionnant on obtient une vision plus globale.
Applications : dans la vie de tous les jours
- Observer autour de soi : les insectes et petits animaux sont partout, même dans la cour de l’école, le jardin ou le parc. Apprendre à les regarder attentivement permet de mieux comprendre leur rôle.
- Comprendre l’impact humain : la diversité des plantes et des zones fleuries attire plus de pollinisateurs. Cela montre que nos choix (jardin, balcon, parc) influencent directement la biodiversité locale.
- Devenir acteur·rice de la nature : même de petites actions (planter des fleurs, éviter les pesticides, laisser un coin sauvage) ont un impact sur la vie autour de nous.
- Relier science et quotidien : participer à un inventaire de la biodiversité, c’est exactement comme les scientifiques, mais dans son environnement proche. On peut ainsi observer, noter et réfléchir à la manière dont nos gestes et nos espaces de vie influencent les espèces qui nous entourent.
Pour aller plus loin, il existe de nombreux protocoles des Sciences Participatives, en fonction des thématique, du temps dédiée, de la tranche d'âge du public. Voir ci -dessous certains protocoles détaillés sur le site Wikidebrouillards
Vous aimerez aussi
S'initier aux sciences participatives à la campagne
S'initier aux sciences participatives sur le littoral
S'initier aux sciences participatives en ville
Éléments pédagogiques
Objectifs pédagogiques
- Apprendre à observer le vivant de manière attentive et structuré
- Découvrir la démarche scientifique : poser une question, collecter des données, les organiser et les partager.
- Comprendre l'importance des protocoles standardisés
- Découvrir la base des sciences participatives
- Découvrir les êtres vivants présents dans ton environnement
- D’initier à l’identification d’espèces à l’aide de fiches d’identification
- Alimenter un inventaire de la biodiversité
Pistes pour animer l'expérience
Autre manières d'animer cette expérience :
- Observation 100 % photo : macro avec smartphone + loupe, sans manipulation.
- Focus habitat : inventaire des plantes à fleurs + pollinisateurs observés en vol (photo + notes rapides).
Sources et ressources
Le site Les Taxinomes
Une page sur ce qu'il est possible de faire ou ne pas faire en cas de capture et manipulation de reptiles et amphibien sur le site de la Société française d'herpétologie
Le site lié au projet Plantnet, qui comporte une appli à installer sur téléphone mobile ou tablette pour identifier les plantes (le projet Plantnet est lui même un projet de sciences participatives).
La clé de détermination des limaces et escargots de Vigie nature ici
La clé de détermination des oiseaux de jardin de Vigie nature ici
Fiche réalisée dans le cadre du projet FEDER acculturation climatique.
Dernière modification 16/10/2025 par user:Geneviève.
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